Fête de la Sainte Scholastique au monastère de Bouzy-la-forêt

Vendredi 10 février 2017, le monastère de Bouzy-la-forêt se réveille sous le son joyeux des cloches. Moment joyeux pour la communauté qui s’apprête à accueillir des carmélites d’Orléans et des moines de l’abbaye de Fleury, sans oublier l’évêque (Jacques Blaquart).

Le matin, sœur Elisabeth prend l’habit … de guide et raconte l’histoire passionnante de sa congrégation. Une petite exposition avait été préparée en amont par sœur Lydie (Xavière de Paris).

Ensuite, à 11h15, c’est l’heure de la messe célébrée par Monseigneur Blaquart.

Les cœurs sont remplis d’allégresse, les esprits débordent de joie et l’église est …pleine.

A 12h30, les bouches ont bien chanté mais elles crient maintenant famine ! Au menu, salade d’endives, paella et charlotte (le dessert a remporté un succès démentiel, je veux la recette !). Les invités sont mélangés : serviette rouge pour les bénédictins, verte pour les carmélites et bleue pour les bénédictines.

Attention, tout redevient sérieux (ou presque) lors de la répétition de chant avant none.

Ensuite, direction… le paradis. Les fondateurs de la congrégation, Mère Antoinette et Père Joseph nous racontent leur histoire. Saluons l’interprétation de sœur Elisabeth de la Trinité (la guimpe ne lui sied-t-elle pas à merveille ?) et sœur Hallel-Marie (bien cachée sous sa barbe…)

L’après-midi continue par un diaporama commenté par sœur Myriam.

La suite en musique. Les bénédictines nous font la surprise de nous chanter les partitions du XVIIe siècle, retrouvées il y a peu de temps comme par miracle (un petit cadeau de la Providence ?).

Les invités ont-ils été attentifs ? Vérification par un petit jeu en équipe. Qui a gagné ? Dieu seul le sait…

Grand sérieux dans l’équipe numéro 1 qui essaye de retrouver quelle ligne de métro il faut prendre pour arriver chez les filles du Calvaire dans le quartier du Marais (monastère détruit dont il ne reste maintenant que la plaque de rue).

A la question sur Madame d’Orléans : qui a-t-elle épousé ? Saurez-vous y répondre ?

Comme à l’école, on lève la main pour répondre.

Dernier test du jeu de l’après-midi, les religieux sont-ils en mesure de chanter après une répétition expresse ?

La journée se termine par les vêpres à 17h et c’est déjà l’heure de se quitter.

Témoignage de sœur Paula : « La Sainte Scholastique, c’est pour moi une fête de grande joie fraternelle. La liturgie nous y invite en nous faisant chanter que lorsque st Benoît eut la vision de sa sœur Scholastique entrant au ciel sous la forme d’une colombe il fut « perfusus gaudio » (comme perfusé de joie !!!). Cette année nous nous réjouissions non seulement avec nos frères de Fleury mais avec nos sœurs carmélites qui fêtaient elles aussi leur quadri-centenaire !  A table, un frère ancien quelque peu désorienté, arrivait à tenir une petite conversation avec un sourire radieux, et une carmélite nous partageait sa joie d’avoir rencontré M. Claire à l’hôpital un mois avant son décès. « Ecce quam bonum( ps 132) qu’il est bon pour des frères de vivre ensemble »

Mais au fait, dans tout ça, qui est donc cette Sainte Scholastique (480-543) ?

D’après les écrits de Saint Grégoire Le Grand (540-604), il s’agit de la sœur jumelle de Saint-Benoît. Tout comme son frère, elle se consacra au Seigneur et vint habiter dans un monastère au pied du Mont-Cassin. Elle retrouvait son frère une fois par an pour se consacrer à la louange de Dieu et à de célestes entretiens.

 « Comme ils étaient encore à table et que, durant ces saints propos, l’heure s’était fort avancée, la moniale, sa sœur, lui fit cette demande : « Je t’en prie, ne me quitte pas cette nuit, et, jusqu’au matin, parlons des joies du ciel. » -« Que dis-tu là ma sœur, lui répondit-il ! Restez hors du monastère m’est absolument impossible. ». Or, telle était la sérénité du ciel, qu’on n’y apercevait aucun nuage. Devant le refus de son frère, Scholastique posa les mains sur la table, les doigts entrelacés, et y cacha son visage pour prier le Seigneur tout-puissant. Lorsqu’elle releva la tête, il se produisit un tel déchaînement d’éclairs et de tonnerre, un tel déluge de pluie, que le vénérable Benoît et les Frères venus avec lui n’auraient pu mettre le pied hors de la maison où ils étaient réunis. (…) Alors l’homme de Dieu, voyant qu’il ne pouvait plus regagner le monastère au milieu des éclairs, du tonnerre et de cette véritable inondation, en fut très contrarié et se plaignit en ces termes : « Que le Dieu tout puissant te pardonne, ma sœur, qu’est-ce que tu as fait ? » A quoi elle répondit : « Vois, je t’ai prié, et tu n’as pas voulu m’entendre ; j’ai invoqué mon Seigneur, et il m’a exaucée. A présent, sors si tu le peux ; abandonne -moi et retourne au monastère. » Mais il ne pouvait sortir de cet abri. Si bien que, n’ayant pas voulu rester de bon gré, il y demeura malgré lui. Il advint ainsi qu’ils veillèrent toute la nuit, se rassasiant des sains discours qu’ils échangeaient sur la vie spirituelle.

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